Les troubles cognitifs caractéristiques de la maladie d’Alzheimer

16 avril 2025

maladie-alzheimer-gral.com

Qu’entend-on par « troubles cognitifs » ?

Les troubles cognitifs désignent les altérations des fonctions mentales qui permettent de penser, de se souvenir, de communiquer, de décider ou encore de s’orienter. Ces fonctions sont indispensables à nos activités du quotidien et à nos interactions avec le monde. Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, ces troubles sont progressifs, chroniques et impactent différentes facettes de la vie d'une personne.

Les principaux domaines cognitifs susceptibles d’être perturbés par la maladie d’Alzheimer sont :

  • La mémoire
  • Le langage
  • Les fonctions exécutives
  • L’attention
  • Les capacités visuo-spatiales
  • La reconnaissance (agnosie)

Voyons chacun de ces aspects plus en détail.

1. Les troubles de la mémoire

Le trouble de la mémoire est l’un des symptômes les plus connus et les plus précoces de la maladie d’Alzheimer. Il se manifeste principalement par une atteinte de la mémoire à court terme, appelée mémoire épisodique. Cela signifie que les personnes touchées peinent à se souvenir d’événements récents, comme ce qu’elles ont fait dans la journée ou des informations qu’on leur a transmises peu de temps auparavant.

En revanche, la mémoire à long terme reste souvent intacte dans les premières phases de la maladie. C’est pourquoi une personne atteinte pourra se souvenir avec précision d’événements survenus plusieurs décennies auparavant, tout en oubliant ce qu’elle a mangé au petit-déjeuner.

À mesure que la maladie progresse, les souvenirs de longue durée peuvent également disparaître, laissant place à des confusions de plus en plus marquées.

2. Les troubles du langage (aphasie)

L'aphasie est une autre caractéristique fréquente de la maladie d'Alzheimer. Elle concerne toutes les dimensions du langage : parler, comprendre, lire et écrire. Le déclin du langage peut débuter assez subtilement, par exemple avec des difficultés à trouver le mot juste (on parle d’« anomie »).

Progressivement, la communication devient plus compliquée. La personne atteinte peut perdre le fil de ses phrases ou utiliser des mots inappropriés. À un stade avancé de la maladie, il devient parfois difficile de maintenir une conversation fluide, ce qui peut être une source de frustration pour les proches.

Les signes fréquents des troubles du langage :

  • Problèmes pour nommer des objets familiers
  • Utilisation de mots incorrects ou approximatifs
  • Discours désorganisé
  • Réduction du vocabulaire

Cela montre à quel point le langage est une fonction complexe, nécessitant une coordination entre différentes régions du cerveau qui sont affectées par Alzheimer.

3. Les troubles des fonctions exécutives

Les fonctions exécutives sont un ensemble de capacités qui permettent de planifier, d’organiser, de résoudre des problèmes ou de prendre des décisions. Par exemple, établir la liste des courses ou suivre une recette de cuisine impliquent ces fonctions.

Chez une personne atteinte d’Alzheimer, ces capacités peuvent rapidement être mises à mal. Cela se traduit par des comportements désorganisés ou par l'incapacité à accomplir des tâches qui, auparavant, étaient automatiques. Parfois, une personne peut entamer une activité et l’interrompre en cours de route sans pouvoir la finir, faute de pouvoir rassembler les étapes nécessaires mentalement.

4. Les troubles de l’attention

La capacité à porter et maintenir son attention est également touchée dans Alzheimer. Ces troubles peuvent se manifester par l’impossibilité de se concentrer sur une tâche ou de suivre une conversation, en particulier lorsque plusieurs personnes parlent en même temps.

Ce déficit peut également exacerber d'autres troubles, comme ceux liés à la mémoire ou au langage, car l’attention joue un rôle essentiel dans la rétention des informations et leur restitution.

5. Les troubles visuo-spatiaux

Un autre aspect souvent sous-estimé est l'impact de la maladie sur les capacités visuo-spatiales. Cela inclut la perception de l'espace, la reconnaissance des lieux ou la coordination oeil-main. Ces difficultés peuvent compliquer des actes aussi simples que s’habiller, se repérer dans un environnement familier ou estimer des distances.

Pour une personne atteinte d'Alzheimer, cela peut signifier ne plus retrouver son chemin dans une maison qu’elle habite depuis des années ou utiliser des objets de manière inappropriée, faute de pouvoir les identifier correctement et comprendre leur fonction.

6. La reconnaissance et l’agnosie

L’agnosie est la difficulté, voire l’incapacité, à reconnaître des objets, des sons ou même des visages. Ce trouble apparaît souvent dans les stades avancés d’Alzheimer. Bien que l’organe sensoriel (l’œil ou l’oreille par exemple) fonctionne correctement, le cerveau ne parvient plus à interpréter les informations reçues.

Ce trouble peut causer des situations déroutantes pour les proches, notamment lorsque la personne atteinte semble ne plus les reconnaître. Il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un manque d’affection ou de volonté, mais bien d’une conséquence de la maladie.

Un exemple marquant :

Une personne peut ne pas reconnaître son propre reflet dans un miroir et penser voir quelqu'un d'autre dans la pièce. Ce phénomène peut être très perturbant pour elle et nécessiter des explications délicates mais rassurantes.

Comment s’adapter à ces troubles au quotidien ?

L’un des défis face à la maladie d’Alzheimer est de trouver des moyens d’adapter l’environnement et les interactions pour minimiser les impacts des troubles cognitifs. Voici quelques pistes concrètes :

  • Créer un environnement clair et simple : éviter l’encombrement pour limiter la confusion et les distractions.
  • Utiliser des rappels visuels : des étiquettes, des photos ou des notes peuvent servir de repères précieux.
  • Faire preuve de patience : reformuler les phrases simplement et laisser du temps à la personne pour répondre.
  • Soutenir les tâches du quotidien : proposer une assistance adaptée mais sans infantiliser.

Une meilleure compréhension pour un meilleur accompagnement

Les troubles cognitifs caractéristiques de la maladie d'Alzheimer touchent des domaines variés et impactent profondément la vie des personnes atteintes et de leurs proches. En connaissant mieux ces symptômes, on peut non seulement mieux anticiper les besoins mais aussi apporter un soutien plus adapté et respectueux.

Les défis sont nombreux, mais chaque petit pas peut faire une immense différence. S’informer, comme vous le faites aujourd’hui, est déjà une démarche essentielle pour contribuer à un accompagnement à la fois humain et éclairé.

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