Les principaux symptômes comportementaux observés
1. L’agitation et l’agressivité
L’agitation est l’un des symptômes les plus fréquents et les plus marquants. Elle peut se traduire par des gestes brusques, une démarche incessante (errance), ou une difficulté à rester calme. Dans certains cas, cette agitation dégénère en agressivité physique (comme pousser, frapper) ou verbale (insultes, cris).
Pourquoi cela survient : L’agitation est souvent une réponse à un environnement perçu comme stressant ou incompréhensible. Une pièce bruyante, une routine bouleversée, ou même une frustration liée à l’incapacité d’exprimer un besoin peuvent déclencher ces comportements.
2. L’errance
L’errance ou la déambulation est un comportement emblématique chez certaines personnes atteintes d'Alzheimer. Cela consiste à marcher sans but apparent, parfois même en quittant la maison, ce qui peut engendrer des situations dangereuses.
Les explications possibles :
- Un besoin de mouvement physique pour apaiser une anxiété.
- Une recherche (d’un lieu connu, d’une personne, etc.).
- Une désorientation dans l’espace ou dans le temps.
Selon l’association France Alzheimer, près de 60 % des personnes atteintes de démence errent régulièrement.
3. Les troubles de l’humeur : apathie, anxiété et dépression
Les troubles de l’humeur sont particulièrement fréquents. Une grande apathie peut s’installer, se manifestant par un désintérêt marqué pour les activités, la communication ou même l’hygiène personnelle. À l’opposé, on observe parfois une anxiété intense, marquée par des peurs irrationnelles ou un besoin constant de réassurance.
La dépression est également courante dans la maladie d'Alzheimer, surtout dans les phases précoces, où les patients peuvent encore avoir conscience de leurs pertes. Ces symptômes doivent être pris au sérieux, car ils aggravent le risque d’isolement social.
4. Les hallucinations et illusions
Entre 10 et 20 % des personnes atteintes d'Alzheimer développent des perceptions sensorielles erronées, comme des hallucinations visuelles (voir des objets ou des personnes inexistantes) ou auditives (entendre des sons qui ne sont pas réels).
Bien que spectaculaires et parfois angoissants pour les familles, ces phénomènes ne sont pas toujours source de détresse pour le malade. Par exemple, un patient peut « voir » un parent décédé et ressentir un certain apaisement. En revanche, d’autres hallucinations peuvent engendrer de la peur ou de la confusion.
5. Les comportements répétitifs ou obsessionnels
Certains patients développent des comportements répétitifs tels que frotter leurs mains, plier et déplier une serviette ou poser les mêmes questions en boucle. Ces gestes, bien que déroutants, peuvent être une manière pour eux d’apaiser une anxiété intérieure.
Dans d'autres cas, des obsessions inhabituelles se manifestent : collectionner certains objets, cacher des affaires ou ranger constamment.
6. Les changements dans le rythme sommeil-éveil
La maladie d'Alzheimer perturbe souvent les cycles naturels de sommeil. On note fréquemment une inversion du rythme jour-nuit : les patients dorment davantage durant la journée et restent éveillés la nuit. Ces troubles accentuent l’épuisement des aidants, qui doivent alors veiller à ce que leurs proches soient en sécurité la nuit.