Les principaux stades de la maladie d’Alzheimer
1. Le stade préclinique : des signes invisibles
Ce premier stade est généralement silencieux et ne présente pas de symptômes évidents. Toutefois, des changements dans le cerveau, comme l’accumulation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements tau, ont déjà commencé. Ces modifications peuvent précéder les premiers symptômes extérieurs de plusieurs années, voire décennies.
C’est au cours de cette phase qu’interviennent des outils comme l’imagerie cérébrale ou les tests biologiques pour détecter des marqueurs, mais de manière précoce et bien avant une plainte cognitive manifeste. Malheureusement, ce stade passe souvent inaperçu car il ne perturbe ni le quotidien ni les fonctions cognitives de manière significative.
2. Le stade des troubles cognitifs légers (MCI – Mild Cognitive Impairment)
Les troubles cognitifs légers se manifestent par des difficultés isolées, souvent associées à la mémoire (oublis fréquents, difficultés à trouver ses mots). Cependant, ces troubles n’altèrent pas encore l’autonomie dans la vie quotidienne. Selon l’INSERM, entre 10 et 20% des patients souffrant de MCI progresseront annuellement vers la maladie d’Alzheimer avérée.
À ce stade, les proches du malade peuvent commencer à remarquer de légers changements, tels que des répétitions dans les conversations ou des erreurs d’organisation inhabituelles.
3. Le stade léger : la perte d’autonomie débute
Une fois installé, ce stade s’accompagne de difficultés de plus en plus marquées dans la réalisation d’activités complexes (comme gérer ses finances, organiser un voyage ou suivre une conversation). La mémoire à court terme est significativement touchée, et le patient peut avoir du mal à retenir des événements récents, voire à reconnaître certains lieux familiers.
- Symptômes typiques : désorientation dans le temps, pertes d’objets, troubles du langage (difficulté à trouver des mots simples).
- Impact sur le quotidien : le patient réussit encore à vivre de manière relativement autonome, mais un soutien léger devient parfois nécessaire.
Un diagnostic peut être confirmé grâce à des tests neuropsychologiques et un bilan clinique poussé. Le repérage à ce stade est important, car des stratégies d’accompagnement et des traitements symptomatiques peuvent encore ralentir la progression des symptômes.
4. Le stade modéré : les actes quotidiens deviennent difficiles
Au stade modéré, les capacités cognitives se dégradent davantage, engendrant une dépendance croissante dans les gestes quotidiens simples, comme s’habiller, se laver ou gérer sa prise de médicaments. La mémoire à long terme commence également à être affectée.
- Symptômes dominants : désorientation importante (dans le temps et l’espace), confusion dans les relations sociales, apparition parfois d’agressivité ou de troubles de l’humeur.
- Impact sur les proches : la charge émotionnelle et physique s’alourdit. La personne nécessitant une surveillance constante, des solutions comme l’aide à domicile ou l’accueil en structure spécialisée peuvent être envisagées.
5. Le stade avancé : la perte d’autonomie totale
Lorsque la maladie atteint son stade avancé, le patient devient totalement dépendant. Les fonctions cognitives, mais aussi physiques comme la mobilité, la déglutition ou même la capacité à s’exprimer, sont gravement impactées. Il existe un risque d’alitement prolongé, augmentant les complications médicales (escarres, infections).
- Symptômes : perte de langage significative, comportement parfois apathique, impossibilité de reconnaître ses proches.
- Accompagnement nécessaire : soins attentionnés et personnalisés, souvent en établissement médicalisé adapté (EHPAD). Les approches non médicamenteuses, comme la stimulation sensorielle, peuvent encore améliorer le bien-être.